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La Somalie adopte le passage à un régime présidentiel au suffrage universel direct

Le Parlement somalien a approuvé à l’unanimité, samedi 30 mars, l’instauration du suffrage universel direct et le passage à un régime présidentiel. Cette révision constitutionnelle concrétise la promesse – souvent répétée mais jamais appliquée jusqu’ici – d’un vote selon le principe « une personne, une voix » dès les élections locales prévues le 30 juin 2024.
Le principe du suffrage universel direct avait disparu après la prise du pouvoir par le dictateur Siad Barré en 1969 dans ce pays de la Corne de l’Afrique. « Les législateurs des deux chambres ont approuvé à l’unanimité les chapitres amendés de la Constitution », a salué le président de la chambre basse du Parlement, Cheik Adan Mohamed Nour.
Avec cette révision constitutionnelle, le poste de premier ministre doit être remplacé par un vice-président, élu avec le chef de l’Etat sur un seul bulletin. Ce changement doit intervenir après la prochaine élection présidentielle, prévue en mai 2026.
Après le chaos qui a suivi la chute de Siad Barré en 1991, le système politique somalien s’est articulé autour de la myriade de clans et de sous-clans qui composent la société. Les élections se déroulaient jusqu’à présent selon un complexe processus indirect, source de luttes de pouvoir et d’instabilité. Depuis son élection en mai 2022 par les députés et les sénateurs, le président Hassan Cheikh Mohamoud multiplie les initiatives pour tenter de sortir la Somalie de l’instabilité chronique dans laquelle elle vit depuis des décennies.
Un premier pas avait été fait l’année dernière à l’initiative de l’Etat semi-autonome du Puntland, qui a organisé ses élections aux conseils de district selon le principe « une personne, une voix ». Ce scrutin avait été salué et cité en exemple par la communauté internationale.
Mais cette réforme constitutionnelle est également critiquée en Somalie, notamment par l’ancien président (2017-2022), Mohamed Abdullahi Mohamed, dit Farmaajo. « Cette Constitution, qui doit être mise en œuvre selon un processus illégal et non accepté par la société, ne sera jamais reconnue comme une Constitution légale », a-t-il déploré dans un communiqué.
Le Monde avec AFP
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