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Joe Biden annonce vouloir taxer davantage les milliardaires et les entreprises, campant Donald Trump en candidat des riches

Faute de parvenir à vendre son bilan économique aux électeurs Américains, toujours furieux de la hausse (passée) des prix, Joe Biden a profité du discours sur l’état de l’Union pour lancer la bataille des impôts. Accusant sans le nommer Donald Trump d’être le candidat des plus riches et de vouloir baisser encore les impôts, le candidat démocrate a proposé au contraire de taxer davantage les milliardaires et les entreprises.
Comme en 2021, il a tenu le discours le plus à gauche depuis quarante ans pour un démocrate, espérant reprendre la main face à ses troupes. « Il y a mille milliardaires aux Etats-Unis. Vous savez quel est le taux d’imposition fédéral moyen pour ces milliardaires ? 8,2 % ! C’est bien moins que ce que paie la grande majorité des Américains. Aucun milliardaire ne devrait payer un taux d’imposition inférieur à celui d’un enseignant, d’un éboueur ou d’une infirmière ! C’est pourquoi j’ai proposé un impôt minimum de 25 % pour les milliardaires », a exhorté M. Biden dans son discours.
Le président candidat a aussi proposé de relever le taux de l’impôt sur les sociétés de 21 % à 28 % et exigé un impôt minimal : « En 2020, 55 des plus grandes entreprises américaines ont réalisé 40 milliards de dollars de bénéfices et n’ont payé aucun impôt fédéral sur le revenu. C’est fini ! Il est temps d’augmenter l’impôt minimum sur les sociétés à au moins 21 % afin que chaque grande entreprise commence enfin à payer sa juste part. »
Il veut aussi réduire les salaires des PDG, qui atteignent désormais 300 fois celui de leurs salariés. « Je veux mettre fin aux allégements fiscaux accordés aux grandes sociétés pharmaceutiques et pétrolières, aux jets privés et aux salaires massifs des dirigeants ! Arrêtez maintenant ! » Et de rêver à ce que ces sommes pourraient financer : « Imaginez ! », a répété plusieurs fois Joe Biden, citant les aides possibles aux familles, aux enfants ou aux personnes âgées. La posture vaut programme électoral, à huit mois des élections. Comme l’écrit pudiquement le Financial Times, « il est peu probable que ces propositions soient adoptées par le Congrès, mais visent à distinguer le programme progressiste de Biden de celui de son rival républicain Donald Trump ».
La réalité est assez complexe. Biden ne cesse de vilipender la réforme fiscale de Donald Trump de 2017. « La dernière administration a adopté une réduction d’impôt de 2 000 milliards de dollars qui profite massivement aux très riches et aux plus grandes entreprises et a fait exploser le déficit fédéral. » Mais une grande partie de ces réductions, qui profitent aussi aux classes moyennes, arrivent à échéance en 2025 et le prochain président devra décider avec le Congrès s’il proroge tout ou partie de cette réforme. « Si le Congrès n’agit pas, les impôts augmenteront pour la grande majorité des ménages américains, affirme à CNBC Howard Gleckman, chercheur à l’Urban-Brookings Tax Policy Center. Aucun responsable politique ne souhaite que cela se produise. » Pas davantage Joe Biden.
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